Parages
pour flûte, clarinette, violon, piano, percussion et dispositif électroacoustique / 25 min.
2012
commande de l’État
Cette pièce, en trois mouvements, établit entre les sons joués en direct par les instrumentistes et les sons fixés, préalablement enregistrés et travaillés en studio, diverses relations de
proximité, de complémentarité : les uns se situant en général aux alentours, « dans les parages » des autres.
Deux interludes électroacoustiques assurent la transition d’un mouvement à l’autre : ils permettent à la fois une respiration et une mise à distance, par leur nature essentiellement
électronique (rompant avec le mélange des timbres instrumentaux / électroacoustiques des trois mouvements principaux), et leur facture plus simple.
Le premier mouvement se compose de matières sonores denses et foisonnantes, juxtaposées de manière franche, qui évoluent en se raréfiant (en densité, en complexité) et adoptent peu à peu un
comportement plus mécanique, ébauches de rythmes, de sonorités.
Le premier interlude est une extrapolation électroacoustique des boucles rythmiques de la fin du premier mouvement.
Les mouvements suivants exploitent un matériau plus restreint.
Dans le second, des accords joués aux instruments se mêlent aux pulsations glissando de l’électroacoustique dont les sonorités sont ici très instrumentales. Les vitesses différentes de chacune
des lignes pulsées, leurs accélérés ou ralentis plus ou moins prononcés, créent divers décalages. Des accords répétés aux piano et vibraphone alternent avec une polyphonie plus fragile, composée
de sons multiphoniques de flûte et clarinette associés au violon en doubles cordes. Le piccolo émerge à la fin, en demi-teinte, opposant à ce qui précède un chant plus souple, plus orné, dans un
halo instrumental oscillatoire, tandis que la partie électroacoustique poursuit ses glissandos pulsés descendants, désormais uniquement dans le grave.
Le deuxième interlude est contemplatif. Des résonances aiguës évoluent lentement, comme des traces des pulsations aiguës de la partie électroacoustique du mouvement précédent, bousculées par de
brusques ruptures.
Enfin le troisième mouvement, très vif, reprend en partie le matériau de la fin du premier, et joue sur des rythmiques contrariées qui se déclinent suivant divers processus de transformation.
Ensemble l'Instant Donné
> Festival MANCA 2012
Nice, Théâtre de la Photo et de l'Image, dimanche 18 novembre 2012